CHRONIQUES SUR LE DEUIL

Que faire de ses objets?

Cette précieuse personne nous a quittés. Son absence nous semble irréelle... Il n'y a pas si longtemps – quelques jours, quelques mois – elle était bien vivante parmi nous. Chaque recoin de la maison nous le rappelle: ses souliers dans l'entrée, sa brosse à dent que nous ne parvenons pas à enlever, sa chambre intacte... prête à l'accueillir. Mais, nous le réalisons de plus en plus, elle ne reviendra pas. Que faire alors de ses effets personnels?  

Au début, nous agissons souvent avec empressement. Les gens nous conseillent de ne pas s'accrocher au passé, les proches demandent certains objets en souvenir, alors nous donnons. Nous donnons ici et là sans trop y réfléchir. Nous sommes agités, pris par un sentiment d'urgence... Mais il n'y a pas d'urgence. Rangeons, le temps d'y voir plus clair, les objets qui nous arrachent le cœur. Puis, posons-nous certaines questions.   

Quels sont les objets qui, à nos yeux, ont une valeur inestimable? Y-a-t-il quelque chose qui, pour nous, est le symbole d'un précieux souvenir? Qu'est-ce qui représente la personne et nous fait sourire en sa mémoire? Discutons-en avec les autres membres de la famille. Ce qui est significatif pour l'un ne l'est pas nécessairement pour les autres. Enfin, quels sont les objets que nous sommes confortables à laisser aller? Et à qui? Sommes-nous prêts à voir ses vêtements portés par des amis ou nous préférons en faire dons à des étrangers?

L'essentiel, c'est de conserver les objets qui nous font du bien. Ceux qui nous donnent de l'énergie et par lesquels nous puisons le courage d'avancer. Mais donnons-nous le droit de nous départir des choses qui alourdissent notre chagrin. Inutile de vouloir tout conserver et de faire comme si rien n'avait changé. En fait, faire le ménage dans ses affaires...  C'est aussi apprivoiser notre nouvelle réalité.  

Mélissa Raymond
Travailleuse sociale

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Mélissa Raymond
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Mélissa Raymond

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